Mgr. Crotty

HOMELIE DE MONSEIGNEUR MICHAEL F. CROTTY SUR LA SANTE

Nonce apostolique et l’Aumônier
Le Nonce apostolique Mr. Michaël CROTTY et le Responsable de la Commission diocésaine de Pastorale de la santé, L’Abbé François de Sales NARE à Yagma

 

Homélie de Son Excellence Mgr Michael F. Crotty
Nonce Apostolique au Burkina Faso et au Niger Messe au Sanctuaire de Yagma
Pèlerinage pour le monde de la santé Dimanche, 08 octobre 2023
27ème dimanche du Temps Ordinaire
Année A
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Textes liturgiques : Is 5, 1-7 ; Ps 79 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-43
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Révérend abbé François de Sales NARÉ, responsable de la Commission Diocésaine  de la Pastorale de la Santé, Chers prêtres aumôniers,
Chers frères et sœurs en Christ.

Hier, samedi 7 octobre dans les locaux de la Maison du Pèlerin, vous avez procédé à la relance de vos activités pastorales 2023-2024. Vous mènerez ces activités au cours de cette année en faveur des membres fragiles et vulnérables de la vigne du Seigneur. Ce sont les malades. C’est une noble et exigeante mission pour rendre proche l’amour de Dieu au monde de la souffrance.

Au nom de toutes ces personnes éprouvées par la maladie, je vous remercie. Au nom de tous ces visages dévastés et défigurés par la maladie, je vous dis : merci.

Comme c’est beau et admirable le don de vos personnes, de vos biens, de votre temps pour prendre soin des malades. Vous nous aidez ainsi à toucher du doigt la bonté et la sollicitude de Dieu. À travers votre présence, votre sensibilité, vos gestes et paroles, vous faites voir le visage de Dieu. Les difficultés et les épreuves que vous rencontrez dans ce service sont l’expression de votre union à l’amour de Dieu pour les
malades.

Sans doute, vous accomplissez cette mission en étant envoyés par Dieu. Sans doute, vous êtes conscients que c’est en Église et au nom de l’Église que vous servez les malades. Vous apprenez au peuple de Dieu que tous, nous devons nous faire compagnons des autres membres souffrants. Vous nous rappelez que nous sommes appelés à marcher ensemble.

Personne ne doit être exclu de la joie d’être ensemble. Par ce que vous êtes et faites, vous témoignez que la charité est plus forte que l’indifférence. Et tout cela est admirable et beau.

Frères et sœurs, amis des malades, votre leitmotiv, c’est d’évangéliser le monde de la santé. Plus concrètement, vous réalisez cela lorsque vous laissez Dieu agir à travers vous. Vous évangélisez le monde de la santé, lorsque vous imitez la manière de Dieu de sauver les hommes. Vous donnez de gouter la proximité de Dieu, lorsque vous habitez le silence des malades souvent désemparés.

À la lumière des textes liturgiques de ce jour, nous pouvons retenir qu’avec Dieu, il convient d’avoir un regard juste de ses enfants souffrants. En effet, dans la liturgie de la Parole de ce jour, Dieu désigne son peuple comme une vigne. Lui-même se présente donc comme un vigneron amoureux.
Comme, vous le savez, la vigne est l’image de la fragilité, de la dépendance. La vigne ne peut survivre et s’épanouir sans des soins particuliers. C’est vers nous que Dieu déploie sa tendresse. Le regard de Dieu sur chacun de nous, le conduit à l’œuvre. Ce qui porte Dieu vers sa vigne, c’est son amour et sa miséricorde. La miséricorde de Dieu se fait agissante et visible. L’épanouissement de sa vigne le préoccupe tant.

Le regard juste posé par Dieu sur nous, le lie à nous. Son regard scelle une alliance avec et pour nous. Cette alliance l’engage à veiller sur chacun de nous, à tous les âges, à toutes les saisons de notre existence. On le voit très bien dans l’évangile. On est émerveillé de constater que les débuts de la vigne, sa croissance, le temps de la vendange sont soigneusement préparés par Dieu. En aucun moment, la vigne n’est absente dans la pensée et dans l’agir de Dieu.

De Dieu, chers amis des malades, apprenez donc à regarder vos frères et sœurs malades comme Dieu les regarde. Dieu travaille en vous pour rendre par votre regard. Et lorsque votre regard est pur, vous vous mettrez avec empressement et joie à dire la parole, à opter pour le silence, à donner la caresse
qu’il faut, au moment qu’il faut. Vous devenez mystérieusement des instruments de la proximité
réconfortante et consolante de Dieu.

Et cela, la Bienheureuse Vierge Marie l’a bien compris. Elle est en étroite et personnelle relation avec Dieu. Elle est intimement en relation aussi avec nous. Ce qui nous touche ne saurait lui être étranger. Elle se fait l’interprète des situations que vivent les hommes. Elle interprète de manière juste nos peines et se fait notre porte-parole auprès de son Fils. Elle pose un diagnostic juste de nos angoisses et se fait notre médiatrice
auprès de son Fils. Souvenez-vous de l’épisode des noces de Cana. Elle sait avec certitude que seul son Fils est la solution et le remède à nos manques. Elle connait nos nécessités et nos besoins. Et pour venir à notre secours, elle est prête à perturber le plan de son Fils. On peut oser dire ceci : tout ce que Marie dit à Jésus de faire, Il le fait.

Pour terminer, je voudrais nous inviter à la joie d’être la propriété de Dieu. Nous sommes la propriété de Dieu. Comme vous le savez bien, on ne peut donner que ce qu’on a. Ce que nous avons de si beau et de si consolant, c’est de nous savoir être la propriété de Dieu. Nous sommes dans la stupeur à penser à tous les soins qu’il réalise pour nous.

Chaque célébration eucharistique nous plonge dans les gestes et paroles de proximité de Dieu. Et dans ce que Dieu dispose pour prendre soin de sa vigne, nous avons en dernière position, le don de son Fils, son Fils unique. La communion eucharistique réalise l’union la plus intime et la plus sublime qui soit. De cette manière, dans nos « veines, coule la vie divine ». C’est ainsi que Dieu nous communique sa tendresse.
À travers la communion eucharistique, nous obtenons de Dieu la guérison de nos cœurs, de nos âmes, de nos émotions et de nos affects. C’est lorsque nous sommes guéris par Dieu, que nous pouvons donner des fruits de justice, de miséricorde, de charité.

Frères et sœurs, ouvrons notre cœur à Jésus Eucharistie.
C’est par pur amour, qu’il s’est donné jusqu’à la croix. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, nous dit Jésus.

Chers agents de santé, chers frères et sœurs, amis des malades, il vous faut du courage, abnégation et don de soi, dans ce saint service des malades. Sans amour, on ne peut pas penser la relation d’aide. Sans amour, on ne peut pas concevoir la sympathie ou la compassion qui apaise et soulage les douleurs.

Retenez deux choses essentielles dans le ministère de miséricorde en faveur des malades. Premièrement, estimez-vous heureux d’être vous-même, propriété de Dieu en vous redécouvrant objet de sa miséricorde. Deuxièmement, soyez des instruments courageux de la proximité de Dieu en faveur de la propriété malade et souffrante du corps de son Fils, Jésus Christ, mort et ressuscité.

Que Marie, notre Dame Santé des malades vous soutienne et obtienne soulagement et réconfort pour nos malades.

AMEN.

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